Entrevue entre l'état-major livadien et le Premier Ministre

Ce jour-là se tenait dans les sous-sols de l'Hôtel une réunion au sommet. Etaient présent le général Kaljulaid, chef d'état-major des forces de défense livadiennes, accompagnés des hauts membres de son staff. Face à eux se tenait le pouvoir politique : S.A le prince MIkhaïl, Premier Ministre et Aleksander Reinsalu, Ministre des Affaires Etrangères.

- Monsieur le Premier Ministre. M. Reinsalu, ici présent, arguant de l'impulsivité de la diplomatie russlave et des éléments extrémistes de son gouvernement, m'a demandé de prévoir une solution militaire au cas-où la sécurité de l'hôtel Ventspills de Murasibirsk et de nos ressortissants ne seraient plus assurés.

Le plan "Bastion" doit permettre l'évacuation de Ventspills, de ses locataires et de ses trésors nationaux en cas de rupture avec le gouvernement russlave. "Bastion" consiste en un déploiement de notre force de projection, en l'occurence ici deux commandos marines à l'aide d'un porte-aéronef et de son escorte. Nous ravitaillerons à Fort-de-Livadia, et au large de Lohenvé. Après quoi, cette force restera en alerte au large des côtes russlaves. En cas de feu vert, nos hélicoptères transporteront nos hommes jusqu'à l'hôtel Ventspills pour le reprendre ou le sécuriser et procéder à son évacuation. Nous aurions la maitrise du ciel russlave même au dessus de leur capitale; leurs frêles biplans ne pouvant rivaliser avec nos hélicoptères de soutien, équipés de radars et de missiles.

M. le Premier Ministre, je ne fais pas de politique, je suis chargé de vous proposer les solutions qui relèvent de ma compétence. C'est à vous de faire un choix. Néanmoins, le déploiement de nos forces prendrait au minimum trois jours. Je préconise par mesure de précaution de lancer discrètement "Bastion" afin de ne pas se retrouver démunis en cas de dégradation rapide de nos relation avec les Russlaves.

- Nos navires ne peuvent pas accoster à Lohenvé mais nous pouvons faire un ravitaillage d'appoint au moyens de navettes entre la péninsule Nikolaï et la haute mer. C'est surtout le carburant dont il sera question.

Nous avons une poignée d'agents du SSL en Russlavie que j'ai fait replier sur Ventspills. Nous en avons également en Valdisky. Ordre leur a été donné de rallier Murasibirsk. D'ici 24 heures, nous aurons une dizaine de gaillards en plus sur site.

- De l'armement léger essentiellement. Ce ne peut être qu'une solution temporaire.

- Par ailleurs, voici le plan Traque du Loup tel que vous me l'avez réclamé. Il prévoit l'invasion de la Micrarctique russlave. Encore une fois, nous procéderons avec un second porte-aéronef qui transportera les 8ème et 9ème bataillons d'infanterie, ce qui sans compter les services de soutien, équivaut à environ 2.000 hommes. Nos services de renseignement nous ont confirmé que la zone est quasiment démilitarisé. Sans doute aurions-nous affaire à quelques sections de moindre valeur militaire, qui ne pourront empêcher l'occupation de la zone russlave de Micrarctique. La difficulté de Traque du Loup ne réside donc pas dans son volet militaire mais sur la réponse que pourront lui apporter les autres puissances de la Micrarctique, à savoir Edoran, le Kolozistan et le Zollernberg.

Un jeune officier entra, porteur d'un pli qu'il déposa au général Kaljulaid.

- Monsieur le Premier Ministre. On m'informe à l'instant que la Douma russlave a lancé le vote de la loi anti-livadienne. Son issue ne fait pas de doute, nous aurons le résultat dans quelques minutes, le vote se fait à main levé ...

Kaljulaid se mit au garde-à-vous.

- Nous avons notre feu vert. Je lance Bastion.Plus Ultra !

Le Premier Ministre hocha la tête, mettant fin à l'entrevue. Dans son véhicule, Kaljulaid se saisit d'un téléphone sécurisé et donna l'ordre tant attendu à Levgrad. En rendant le téléphone au jeune officier d'ordonnance, il vit ce dernier blêmir, ce à quoi le chef de guerre répondit par un large sourire confiant.