Renonciation du Premier Fehér

Allocution du Premier Fehér

Livadiennes, Livadiens,

Vous à qui je me si souvent adressé ces dernières années, je suis venu vous dire qu'une nouvelle étape s'ouvre pour notre chère nation.

Il y a quatre ans, la Livadie sombrait. Désemparés, les chefs politiques ne surent donner une réponse politique aux troubles politiques économiques et sociétales que traversait la nation. Profitant de l'embrasement national, les séditieux déclarèrent la sécession et multiplièrent les agressions, les trahisons et les crimes. L'armée que j'avais l'honneur de diriger assuma son rôle historique de sauvegarde de la nation, et vainquit l'ennemi. Ce fut le premier acte d'une rénovation de la nation pour que plus jamais la Livadie ne risquât à nouveau de glisser à l'abîme.

Aussi, nous avons réformé le pays, jugulé et détruit les forces antinationales, relancé notre économie et réconcilié les Livadiens.

Pour autant, je ne me suis jamais perçu comme un dictateur à vie. Loyalement, je vous ai donné ma parole et promis que le moment venu, je restaurerai politiquement Livadia dans les principes monarchique, démocratique et zorthodoxe.

Mes chers compatriotes, après avoir longuement réfléchi, après m'être entretenu particulièrement avec la Reine-Mère et le Régent, je suis venu vous dire que ce moment est venu.

Je renonce à ma charge de Premier Fehér de la nation; cette renonciation sera effective aujourd'hui à 15 heures.

S.A Mikhaïl, Prince livadien, est confirmé dans son rôle de Régent jusqu'à la majorité du Prince Royal qui sera alors couronné selon nos rites sous le nom de Lev II.

Il aura la lourde responsabilité d'engager la transition démocratique. Elle aura lieu en deux temps. D'abord, il convoquera des élections, libres, qui permettront à la nation de s'exprimer et au pays de se doter d'un Premier Ministre. Après quoi, le Régent, avec ou sans le concours du Premier Ministre, proposera au Parlement une réforme constitutionnelle visant à la rendre plus représentative.

Chers compatriotes. Ma renonciation est pleinement libre. Je vous l'ai promise, je vous la donne parce que je pense qu'elle est bonne pour la nation aujourd'hui.

Livadiens, n'ayez pas peur ! Nous avons vaincu et nous vaincrons toujours. Nous sommes forts et nous devons le rester. Gardez à l'esprit que d'aucun voudront démanteler le corpus juridique mis en place sous l'état livadien. Certains de mes actes politiques sont et seront regardés comme des mesures rudes et hardies. Elles n'ont pas toujours plu; elles étaient nécessaires. Gouverner, c'est aussi faire acte d'autorité, parfois à contrecœur, mais sans oublier ce but ultime : permettre à Livadia de se perpétuer.

Livadiennes, Livadiens, un dernier mot pour vous. Vous servir a été ma grâce et ma bonheur. Je continuerai à prier pour vous chaque jour. Et avec vous, en simple Fehér, et comme le disait feu le Roi, ensemble nous pourrons " continuer à rayonner sur le micromonde, et à y faire briller la civilisation, la liberté et le bon droit des gens".

Vive Livadia, et plus que jamais, plus Ultra !

Mikhaïl connaissait les intentions de Kaljulaid. Il alluma son téléviseur à l'heure de l'allocution, se remplit un verre de zcoth et s'alluma un cigare, tout en écoutant le Premier Féher, il savourait son plaisir : celui devenir le tout nouveau Chef de l'Etat, unique Régent du Trône de Ses ancêtres. Ce moment, il l'avait attendu, n'hésitant pas à tremper ses mains dans le sang des Livadiens, acceptant, les rôles subalternes puis avanie suprême pour un prince du Sang, celui de doublure. Désormais seul détenteur, la monarchie était à ses pieds. Au son de l'hymne marquant la fin du discours Mikhaïl s'avachit dans son fauteuil, serra le point et les dents en signe de victoire : "Enfin, se dit-il, le gros se casse !"

Plus tard dans la soirée, Mikhaïl reçut un coup de téléphone, il s'agissait d'Andris Lemberg, nommé Premier Ministre le 20 janvier dernier : "Excusez-moi, je n'ai pas fini mon quinquennat..." L'impétrant se fit cordialement remercier. Mikhaïl assumerait le pouvoir personnellement. La Constitution de Lev Ier semblait lui être taillée comme un gant.